Fatâwâ concernant l'affichage de versets ou de ahâdîth sur les murs

 

Les fatâwâ suivantes sont de Shaykh 'Abd Al 'Azîz Ibn 'Abd Allâh Ibn Bâz رحمه الله, et extraites de "Fatâwa Noûr 'Alâ Ad-Darb" (Volume 1, pages 376 et 377). Cliquez ici pour en consulter la source.

 

Question : Le frère A. R. de la ville de Zahran demande : Noble Shaykh, certains affirment que le fait d’afficher des versets ou des Sourates du Qur’ân est illicite (harâm), sachant que ces versets ne sont parfois affichés que pour les vertus qu’ils contiennent, comme la Sourate Yâ-Sîn, le verset du Trône (Âyat Al-Koursî) ou d’autres encore. Nous attendons ainsi de vous une clarification à ce sujet, qu’Allâh vous rétribue par le bien.

 

Réponse : Le fait d’afficher des versets sur les murs d’un bureau ou d’une salle de réunion dans un but de rappel et d’exhortation ne présente pas d’interdit selon l’avis le plus juste. Certains Savants, contemporains ou non, l’ont réprouvé, mais il n’y a en réalité pas de mal à agir de la sorte si cela permet le rappel et l’exhortation et que le lieu en question est un endroit respecté*, comme une salle de réunion ou un bureau.

De même, le fait d’afficher des ahâdîth du Prophète صلى الله عليه وسلم constitue un moyen de rappel.

Cependant, si cet affichage se fait dans un autre but, comme le fait de vouloir se protéger des Jinn ou du mauvais œil (Al-‘Ayn), agir en ayant une telle croyance n’est pas permis car aucun texte de la Législation Islamique ne l’évoque, et elle ne repose sur aucun fondement.

 

* N.D.T. : Le Shaykh parle ici d’endroit « respecté » en opposition aux endroits dans lequel il n’est pas permis d’afficher le Qur’ân ou le nom d’Allâh, comme les toilettes.

 

(7ème question de la cassette n° 136)

 

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Question : Est-il permis d’afficher des versets dans les maisons, ou cela constitue-t-il une innovation ? Qu’Allâh vous rétribue par le bien.

 

Réponse : Il n’y a pas de mal à afficher des versets ou des ahâdîth dans les bureaux, les salles de réunions ou d’autres endroits encore si cela est fait pour leur utilité et dans un but de rappel.

Quant au fait d’accrocher au cou du malade ou de l’enfant une amulette ayant pour but de le protéger contre les Jinn ou contre un autre mal, cela n’est pas permis, en vertu de la parole du Prophète صلى الله عليه وسلم : « Celui qui accroche une amulette autour de son cou, Allâh ne lui accordera point ce qu’il désire. Et celui qui y accroche un coquillage, Allâh ne lui accordera point la tranquillité. » Et dans une autre version : « Celui qui accroche une amulette autour de son cou aura donné un associé à Allâh. »

Les amulettes sont généralement accrochées autour du cou des enfants ou des malades, dans le but de les protéger – selon ce que prétend celui qui les accroche – des Jinn ou du mauvais œil. Tout cela n’est pas permis.

S'agissant du fait d’afficher des versets ou des ahâdîth dans un bureau ou dans un autre endroit, afin de bénéficier des bienfaits qu’ils contiennent et dans un but de rappel, il n’y a pas de mal en cela.

 

(14ème question de la cassette n° 143)

 

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Question : Quel est votre avis concernant le fait d’afficher des Sourates du Qur’ân sur un mur ?

 

Réponse : Si elles sont affichées afin d’en tirer le bénéfice de leur lecture, il n’y a pas de mal là-dedans, à l’instar de l’affichage d’ahâdîth ou de paroles profitables. Quant au fait de les afficher comme moyen de protection, cela n’est pas permis.

 

(6ème question de la cassette n° 338)

 

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Selon shaykh Muhammad ibn Sâlih Al-‘Uthaymîn رحمه الله

 

Question : Shaykh, quel est le jugement sur le fait d’accrocher des versets du Qur’ân ou des hadiths du Prophète (salallahu’ alayhi wasalam) dans une pièce, une voiture ou ailleurs ?

 

Réponse : Accrocher des versets du Qur’ân est une chose inventée par les gens, et cela n’était pas connu à l’époque des pieux prédécesseurs. Car le Qur’ân n’est pas une chose par laquelle on orne et embellit les murs.

Nous avons vu des gens accrocher un tableau dans lequel étaient inscrits des versets du Qur’ân sous la forme d’un château, pour montrer qu’il est comme la construction noble, d’autres ont fait de même pour sourate al-ikhlâs. En voyant cela, tu dis : c’est un château, et le Qur’ân est au-dessus d’être un ornement et un embellissement pour les murs.

S’il cherche par cela la bénédiction, alors la bénédiction ne vient pas par le fait d’accrocher le Livre d’Allah aux murs. La véritable bénédiction du Qur’ân est de le mettre en application et de le réciter. Chaque lettre vaut dix bonnes actions.

S’il vise par cela l’exhortation et le rappel, alors nous ne voyons pas dans les lieux où cela est accroché plus de piété et de rappel parmi les gens. Au contraire on voit dans certains de ces endroits des choses blâmables : fumer des cigarettes, calomnier les gens, manger de leur chair… Le Livre d’Allah est au-dessus de lui et lui est assis dans la désobéissance à Allah.S’il cherche par cela à se protéger, comme lorsqu’on accroche les versets sur la poitrine, cela est également une innovation, les pieux prédécesseurs ne se protégeaient pas ainsi, en écrivant le Qur’ân sur leurs murs. C’est la dernière chose par laquelle on peut chercher protection, cela implique que la personne va se reposer sur cela et ne pas lire elle-même les versets qui contiennent une protection, comme Ayatul-Kursî qui lorsqu’il est lu le soir protège jusqu’au matin et le diable ne peut l’approcher. Ou encore les deux derniers versets de sourate Al-Baqarah, qui s’ils sont lus, suffisent comme protection.

En accrochant les versets dans la pièce ou l’entrée de la maison il se dit : désormais la maison est protégée grâce à ces versets, il s’écarte ainsi de la véritable protection qui réside dans la récitation, la méditation et la mise en pratique du Livre d’Allah. C’est pour cela que nous voyons qu’il ne faut pas accrocher ces versets aux murs.

Quant aux hadiths, s’il accroche ce qui convient au lieu, par exemple l’invocation lors d’une fin d’assemblée, cela est permis, car c’est un rappel dont les gens profitent. Ainsi en voyant l’invocation écrite, il s’en souviendra et la prononcera. Quant au fait d’accrocher des choses dans la voiture, si cela est un rappel rapporté et convenant à la situation, comme l’invocation lorsqu’on enfourche sa monture, cela est bon et n’est pas interdit. Et chacun voit qu’il peut en profiter, mais si seulement cela était écrit en gros caractères de façon à ce que ceux qui sont assis à l’arrière puissent le lire. Car cela est écrit en petit et ne peut le lire que celui qui est proche.

 

Source : Liqâ’ât Al-Bâb Al-Maftûh (1/54-55)